Et si on arrêtait les clichés ? Pantalon de velours côtelé

Point 3 - Les petites chaussettes

Alors il y a plusieurs écoles. Personnellement je suis pas vraiment partisane de la chose. Plus assimilé jeune fille ou campagne. Néanmoins, les photos m’ont prouvé que j’avais bien tord sur ce point. L’explication est logique au finale, en l’absence de bas, le confort dans la chaussure peut être assuré par les chaussettes.
Donc, j’avais tord de râler. On trouve de tout. Avec ou sans chaussettes, et de tout âge. C’est pas que réservé aux petites filles sages et encore innocentes. C’est pas pour autant qu’il faut en abuser.

Retour sur les bas.

Les bas dans les années 30-40 sont en fibres naturelles en Europe. Il est cousu à plat, a la forme de la jambe et est joliment fini par une couture.

 

Une pénurie de soie en provenance du Moyen-Orient dans les années 20 poussent les américains à trouver une parade. En 1935 est inventé le nylon ! Les premiers bas en nylon appelés « bas en soie synthétique » sont vendus le 15 mai 1940 à New York. (Guerre en Europe débutée en 39, donc on imagine bien que le bas nylon - ou soie synthétique - ne met pas les pieds en France avant 1944).

En France on contourne le problème avec de la Rayonne (à base de viscose) matière grossière, chaude, froissable, et opaque fabriquée à partir des fibres de cellulose des arbres.

 

On trouve donc Soie, Laine, Rayonne ! Avec couture (oui, le bas sans couture apparaît dans le milieu des années 50). Pour les collants c'est les années 60.

 

Les coloris de l'époques ont tout sauf du noir.

 

Alerte pénurie et restrictions !

Quand les Allemands arrivent en France, ils changent l'heure pour passer à l'heure allemande et le Reichmark change de devise pour être beaucoup plus valable que le franc. Les Allemands deviennent les rois du pétrole dans les rues de Paris, ville maître de la mode et des artifices féminins. Ils dévalisent les boutiques et envoient bas et parfum à leur famille restée en Allemagne.


En 1942 c'est le début de la pénurie. Les Allemands ont pillés une bonne partie des stocks de bas, l'industrie du textile travaille pour les allemands (réquisitions) et le Japon n'exporte plus de soie. Ducoup, les françaises redoublent d'ingéniosités et peignent, se teignes ou dessinent sur leur jambes un trompe l'œil de bas. Cela va durer un temps, mais la pratique étant tout de même longue et superficielle dans cette période dure condamne ces méthodes a des personnes ayant du temps (et des bas à ceux qui ont de l'argent et des relations).


On le voit sur les photos de la libération de Paris, les femmes sont jambes nues. D'une par parce qu'on est en 1944 (ça fait juste 2 ans que les bas ne fait plus parti des éléments faciles à trouver) et parce qu'on est en août.

Sources photos : chronoscaphe & collection rubriquaubrac

En conclusion, les chaussettes c'est aussi pour limiter le frottement de la chaussure sur la peau étant donné qu'il n'y a plus de bas pour protéger.

Photos de la libération de Paris : Comment voir qu'il n'y a pas de bas ? Les matières de l'époque ne sont pas élastiques, elle plissent légèrement au niveau des chevilles et parfois à l'arrière du genoux. Lorsque l'on regarde les photos, il n'y a pas ce type de plis.